Après deux semaines de sédentarité, nous commencions à avoir des fourmis dans les jambes et une très grande envie de reprendre la route… Nous voilà donc repartis vers l’infini et l’au delà !!! Tout commence par une magnifique traversée en ferry entre Vancouver et l’ile de Vancouver pour ensuite accoster à Victoria, capitale de la Colombie Britannique. L’ile est la plus grande de la côte Nord Américaine puisqu’elle possède une superficie de 34 000 km², supérieure à celle de la Belgique ! Elle est recouverte de montagnes, de forêts, de lacs et de fjords. Ici, la plupart des villes ont été fondées par des communautés de pêcheurs et de bûcherons. Nous tombons vite sous le charme de Victoria. Nous arrivons avec le soleil, les quais du port sont très animés, il y a beaucoup de touristes, d’artisans, d’exposants, de peintres, les rues sont très fleuries, il fait bon vivre à Victoria, on se sent en vacances ici. La ville est très « British » avec des jardins impeccables, l’Union Jack flottant en haut des mats et beaucoup de salon de thé.

Comme toute ville très touristique, il y a une multitude d’activités à faire. Nous choisissons la visite du Royal British Columbia Museum. Nous ne sommes pas des passionnés de musée, mais celui-ci  est vraiment très intéressant.  A l’intérieur, nous y trouvons une super reconstitution d’une ville de pionniers plus vraie que nature, on se croirait vraiment dans un film. On se promène dans la rue et on regarde les vitrines de l’époque, la pharmacie, l’épicerie, on peut même entrer dans le cinéma et regarder un film de Charlie Chaplin, ou même monter à l’étage de l’hôtel, visiter un bateau qui est à quai au port, ou encore une ferme d’époque, génial !!! Il y a également toute une salle consacrée aux Premières Nations. On peut voir comment l’arrivée des colons a influencé leur vie, ou plutôt comment on les a obligés à se plier aux nouvelles règles de vie des blancs, notamment en imposant le christianisme. Quelques tribus ont quand même réussi à garder leurs traditions, mais, n’ayant pas les défenses immunitaires adéquates, la plupart sont mortes des maladies introduites par les colons, notamment de la petite vérole ou de la tuberculose qui ont fait des ravages (la moitié de la population autochtone du Canada a été décimée).

Nous avions dans l’idée de faire le « West Coast Trail », un sentier côtier de 75 km, l’une des randonnées les plus renommées et les plus difficiles du Canada. Malheureusement, seulement 26 randonneurs sont autorisés à partir chaque jour, il faut donc réserver longtemps à l’avance. Il est toujours possible de tenter sa chance, mais les droits d’accès élevés (130 dollars), le prix du transport pour se rendre au début et pour revenir du trek, nous ont découragés.

Nous avons déniché une super solution de rechange, le « Juan de Fuca Marine Trail » de 47 km, ce qui nous suffit amplement, et dont les droits d’entrée ou les quotas d’accès sont inexistants. Par contre, il n’y a qu’une seule compagnie de bus privés qui fait la navette entre le départ du trek et Victoria, et bien sûr à des tarifs hors de prix. Nous décidons pour la première fois dans notre voyage de faire du stop. Et oui, nous arrivons bientôt au terme de notre voyage et nos fonds s’amenuisent, il nous faut plus que jamais être économes, chaque dollar compte. A l’aller comme au retour, nous n’avons pas attendu plus de 15 min !

Avant de partir, on nous a beaucoup mis en garde sur les ours noirs et les couguars qui sont très présents dans le parc. Il faut savoir que l’ile abrite la plus forte population d’ours noir au monde, rassurant non ? En fait, quelques mesures de sécurités s’imposent :

• Toujours faire du bruit en marchant. Chez nous, on essaye de rester le plus silencieux possible pour essayer de voir des animaux. Ici, on ne veut pas les croiser, alors les randonneurs marchent avec des clochettes accrochées à leur sac.
• Ne jamais garder de nourriture dans la tente la nuit, ni de produits cosmétiques : crèmes, savons, dentifrices… Tout ce qui a une odeur doit être placé dans des sacs hermétiques et accroché aux arbres (3 mètres) ou placé dans des casiers prévu à cet effet.
• Si un ours vous attaque de manière défensive, c’est-à-dire pour protéger ses oursons ou sa nourriture, il faut s’allonger sur le sol et faire le mort, cap ou pas cap ???

Bref, toutes ces mesures nous ont un peu effrayés et ne nous semblaient pas trop réelles. Mais la réalité nous a vite rattrapé, car à peine étions nous arrivés au départ du trek, que nous avons vu maman ours et ses deux petits oursons traverser la route à 200 mètres de nous. Voilà, les présentations étaient faites et nous savions maintenant à quoi nous en tenir, il allait falloir essayer de respecter à la lettre toutes les consignes de sécurités, car l’ours n’est pas un mythe. Heureusement, nous n’avons pas rencontré de couguar, nous avons seulement vu des empreintes !!

Nos trois jours de randonnées se sont merveilleusement bien passés et globalement nous avons eu du beau temps, mis à part un peu de vent et de temps en temps un peu de bruine. Nous avons testé pour la première fois notre nouvelle tente et nous sommes contents de notre achat, un vrai petit bijou ! Tous les soirs, nous avions notre petit rituel de cache-cache avec notre nourriture et nous n’avons pas eu de visite nocturne, ouf !!! Il faut dire aussi qu’il y avait du monde sur certaines plages, les canadiens ayant un week-end de trois jours : le « Labour Day », équivalent du 1er mai. Ce sentier est très agréable, on est sans arrêt près de la côte tout en passant dans de merveilleuses forêts pluviales (dues aux importantes précipitations) aux arbres gigantesques : cèdres rouges, séquoias, pins de Douglas, pruches de l’Ouest, épicéas Sitka : impressionnants ! Les deux derniers jours sont assez longs, car il faut parcourir respectivement 18 et 19 kilomètres, et surtout quand les abeilles sont de sortie et vous piquent à la cheville : Aïe ça pique !!!!

A l’arrivée, nous étions bien crevés et pas trop motivés pour faire du stop. Mais comme toujours, notre bonne étoile était avec nous et nous avons été pris par la fabuleuse famille Miller/Vedam qui nous a ramené jusque devant notre auberge, ce n’est pas la classe ça ?! Nous avons fait une super rencontre, échangé nos mails et nous irons les voir à Vancouver, puisqu’ils n’habitent pas loin de chez notre ami Jo. Encore une superbe coïncidence que nous offre le voyage, par hasard nous tombons sur cette famille américano-indienne, passionnée de voyage elle aussi, où le français et l’espagnol sont les secondes langues pratiquées avec brio et un grand sourire ! Merci à vous et à très bientôt…

De retour à Victoria, il pleut et c’est parfait, le musée étant déjà fait, nous avons l’excuse parfaite pour ne rien faire. Nous achetons nos billets de bus pour Nanaimo plus au nord, pour repartir vers de nouvelles aventures dès le lendemain. Nanaimo (deuxième plus grande ville de l’ile), deux heures d’arrêt, une voiture louée et nous revoilà en piste direction Tofino, la station balnéaire de Vancouver Island.

Station balnéaire, mais pour surfeurs et pour vieux ! Nous ne sommes pas vraiment concernés à vrai dire. Peut-être sommes nous un peu passés à côté de Tofino car le temps n’était pas trop de la partie, nous avons en effet eu principalement du brouillard et des nuages (ouf presque pas de pluie). Un rayon de soleil nous a tout de même permis de visiter cette petite bourgade fort sympathique mais ultra chère pour des voyageurs comme nous… Notre décision est prise, nous logerons au camping, à Ucluelet un peu plus loin, et prendrons la voiture pour découvrir les environs.

Aucun regret, notre tente est toujours au top, le camping est agréable et dispose même d’un sauna et d’un jacuzzi ! Les balades ici ne font que 2 km maximum et il ne fait pas très beau, les paysages ressemblent à notre trek, aucun problème, nous avons ainsi plus de temps à passer dans le spa et à regarder un petit film en fin d’après-midi : camping de luxe ! Nous profitons de ces bons moments, parmi les derniers de ce beau et long voyage. Nous sommes au ralenti et tout va bien, nous sommes au Canada et c’est exquis, alors même si Tofino ne nous a pas complètement conquis sous ses airs huppés et son ciel gris, nous en repartons ravis d’être toujours sur la route menant la belle vie.

Alors que revoilà Nanaimo, deux jours de repos et une session piscine pour le plus grand bonheur d’Elise (et de Damien car il y avait aussi un spa et des toboggans). Demain, c’est parti, nous entreprenons un long voyage qui nous mènera aux portes de l’Alaska… A suivre dans notre prochain article.

Amis lecteurs, tenez bon, il ne vous reste plus que quelques semaines à suivre nos aventures. Encore merci de votre fidélité dont vous nous faites preuve depuis 16 mois !

ED.

Pour les photos de Vancouver Island, cliquez ici.